Flandre : le mouvement autonomiste et les aspirations de gauche

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Les luttes des peuples européens contre des États carcans sont extrêmement diverses. Qu’il s’agisse de leur reconnaissance, de leur autonomie voire de leur auto-détermination, les facteurs sont endémiques et difficilement comparables. La Bretagne et la Flandre n’échappent pas à cette règle. Mais depuis plus d’un an, un nouveau parti (VISTA) veut bousculer le droitier mouvement flamand, avec des aspirations sociales, autonomistes et écologistes inédites, qui ne sont pas sans rappeler certaines de l’UDB. Rencontre avec Tom Garcia, co-président de VISTA.

 

Tom Garcia (© Vista) et la Flandre (© Aurélien Boulé Fournier) :

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Près de deux-cent ans de luttes politiques flamandes

La Flandre est démographiquement et économiquement la plus importante entité fédérée de l’État belge. Avec plus de 6,6 millions d’habitant·es et sa singularité de porte d’entrée du nord de l’Europe (grâce à des infrastructures d’envergure mondiale comme le port d’Anvers, le second du continent européen), la Flandre poursuit son rattrapage socio-économique de manière fulgurante. Autrefois région paysanne et industrielle, dont la population - souvent miséreuse - était soumise à une noblesse et à une bourgeoisie francophones, ses habitant·es (néerlandophones) n’ont eu de cesse depuis la création de l’État belge en 1830 de lutter pour l’obtention de droits. Les discriminations linguistiques ont été le facteur principal ayant favorisé l’émergence d’un mouvement flamand.

En 1954, dominée par une démocratie chrétienne conservatrice, la Flandre voit enfin ses revendications portées par un parti d’envergure : la Volksunie (en français : Union populaire). Composé de personnes issues de courants politiques variés, mais réunies autour de la nécessité de doter la Flandre d’institutions propres, le parti ira jusqu’à atteindre 21 députés et 19 sénateurs en 1975. Il sera central pour construire le fédéralisme en Belgique, jusqu’à la reconnaissance officielle en 1993 du caractère fédéral de l’État. Soumis à d’intenses dissensions stratégiques, le parti disparaîtra en 2001. Un nombre important de ses membres rejoindra la toute jeune N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie, en français : Nouvelle Alliance Flamande).

Journal de la Volksunie en 1962 (© GMS Digitaliseert) :

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Entrée en cartel dès 2004 avec le CD&V (en français : Chrétiens-démocrates et Flamands), la N-VA réussira à impulser une nouvelle dynamique aux revendications flamandes, avec notamment un succès historique pour sa liste autonome lors des élections de Juin 2010. Son président charismatique - Bart de Wever - sera élu bourgmestre (maire) d’Anvers en 2013 (la plus importante commune de Belgique). Depuis, il n’a cessé d’ancrer un peu plus son mouvement sur la droite de l’échiquier. Son dernier coup d’éclat ? Un livre pamphlet intitulé “Over woke” (“Sur le wokisme”), dans lequel il accuse ces idées - pourtant émancipatrices - de “criminaliser la société occidentale”, en “menaçant le socle de valeurs de la Flandre”. Sans aucun doute, la N-VA s’installe donc profondément entre libéral-conservatisme et populisme de droite.

Le confédéralisme, une option peu crédible pour VISTA (© YouTube @NvaBeVlaanderen) :

Ainsi, le paysage politique flamand semble aujourd’hui accaparé par le Vlaams Belang (en français : Intérêt Flamand), un parti d’extrême-droite indépendantiste arrivé deuxième en 2019 avec 18,5% des voix, et une N-VA hégémonique. Celle-ci gouverne depuis 2014 la région flamande. Les aspirations progressistes d’une part non négligeable du mouvement flamand semblent annihilées par cette nouvelle donne ; alors même que le parti socialiste (Vooruit, en français : En avant) et le parti écologiste (Groen, en français : Vert) ne réclament plus de nouveaux transferts de compétences, et encore moins une fédéralisation plus poussée de l’État belge.

Un nouvel espace pour les autonomistes progressistes

C’est dans ce contexte que des militant·es ont créé VISTA, en décembre 2021. Ce mouvement se définit comme social-libéral, progressiste et régionaliste. Il récuse l’étiquette de nationaliste. “Notre souci principal, en tant que militants autonomistes flamands ayant une sensibilité de gauche, c’est que nous sommes honnis en raison de l'accaparement de ce débat par la droite et l’extrême-droite”, précise d’emblée Tom Garcia, co-président de VISTA. “Il manquait une force politique capable d’allier une vision sur l’autonomie de la Flandre avec des propositions inclusives et progressistes dans les champs sociaux, économiques et environnementaux”.

Action de Vista sur les dotations des partis politiques, septembre 2022 (© Twitter @VISTA_be) :

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La tâche ne sera pas simple, car d’autres mouvements aux objectifs comparables ont éclos depuis la disparition de la Volksunie (comme Spirit ou Vlinks), sans réel succès électoral à la clé. “Aujourd’hui, nous sommes quelque cinq cents sympathisant·es. Et nous développons une approche tout à fait différente, avec une gouvernance ascendante. Nous voulons revigorer la communauté sociale et culturelle flamande par la base : en faisant vivre d’abord la démocratie à l’échelle des communes, voire à travers des petites fédérations de communes”.

Cependant, il n’est pas aisé de tenir ce discours dans un pays qui a connu plusieurs vagues de regroupements de communes, souvent douloureuses. En certains endroits, ces processus transformèrent en profondeur les équilibres politiques et géographiques locaux ; comme en 1983, à Anvers, ville traditionnellement socialiste qui fusionna non sans mal avec ses communes périphériques majoritairement chrétiennes-démocrates, formant ainsi une ville de plus de vingt-cinq kilomètres de long, jusqu’à la frontière avec les Pays-Bas. “Une nouvelle vague de fusions se profile à l’horizon. Comme par le passé, celle-ci est uniquement motivée par des économies d’argent et de moyens. Or, dans un si petit territoire que la Flandre (ndlr. près d’un tiers seulement de la superficie de la Bretagne, pour une densité de population quatre fois plus élevée), les communes font sens et sont un échelon essentiel”.

Rassemblement citoyen contre le projet de fusion de la commune de Borsbeek avec Anvers (© Filip Spoelders) :

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Cette appréciation se retrouve au cœur du manifeste du parti et façonne ses méthodes d’intervention : “Nous sommes communalistes. Les pouvoirs sont mieux attribués au niveau le plus apte à les gérer, en commençant par le bas et en déléguant ainsi de suite en gardant toujours à l’esprit le bien commun. Chaque niveau supérieur est responsable devant la base à tout moment. Nous appelons cela le gouvernement vers le haut.” Tom Garcia compte d’ailleurs s’appuyer sur des collectifs ou partis informels déjà implantés dans des communes pour les prochaines échéances électorales (les élections législatives fédérales belges de 2024 auront lieu en mai ou juin et les élections communales et provinciales en octobre). “De nombreux petits partis locaux existent. Nous voulons créer avec eux une dynamique plus large, afin de valoriser la logique d’autonomie, aussi bien à l’échelle locale qu’au niveau flamand”, précise-t-il.

 

L’autonomie, un levier pour plus d’efficacité et de démocratie

La Belgique connaît depuis près d’une vingtaine d’années de graves crises politiques à l’échelon fédéral, avec des gouvernements de coalition mettant parfois des mois à se former, avant de pouvoir prêter serment devant le Roi. “Deux démocraties très distinctes tentent de cohabiter. L’une est latine, francophone, principalement socialiste ; l’autre est tournée vers le nord de l’Europe, néerlandophone, imprégnée par les questions d’identité et de communauté. Notre État unitaire ne fonctionnait pas, car il niait l’existence du peuple flamand. Mais aujourd’hui, avec notre supériorité démographique et les avancées politiques obtenues, les flamand·es sont dans un entre-deux dont il faut s’affranchir. La fédéralisation de la Belgique a été mal faite, avec des compétences qui se retrouvent partiellement au niveau fédéral mais également dans les Régions ou les Communautés” (ndlr. un échelon qui est fondé sur la notion de langue et qui possède des compétences liées aux personnes, comme la culture, l'enseignement, la politique de santé, l'aide aux personnes…).

Elio di Rupo a juré fidélité au roi des Belges après 540 jours de crise politique (© YouTube @euronewsfr) :

VISTA ne se positionne pas contre l’indépendance de la Flandre. Toutefois, pour le parti, la priorité est bien une nouvelle gouvernance de la Belgique, avec un État fédéral plus efficace et qui se concentrerait sur quelques compétences régaliennes. Avec une autonomie maximale des Régions, celles-ci deviendraient les rouages principaux de la vie politique et institutionnelle belge. C’est notamment dans ce souci d’une gestion plus optimale des ressources publiques que l’échelon communautaire a fusionné en Flandre avec la Région, grâce à la loi spéciale du 8 Août 1980. “Nous plaidons pour que la Flandre obtienne véritablement la maîtrise de ses compétences actuelles, et qu’elle en reçoive de nouvelles. Il est nécessaire de clarifier leur répartition. En réalité, aujourd’hui, la Belgique n’est pas un pays décentralisé. L’argent est mal dépensé et nous devons mieux nous organiser, à travers une véritable décentralisation”, argumente Tom Garcia.

Dans un État dont la mécanique complexe est très souvent grippée, le discours de VISTA sur les lenteurs et dysfonctionnements belges détonne. Leur charte s’avance d’ailleurs sur un terrain épineux, non sans certaines postures populistes : “Quiconque accède ou accumule du pouvoir a tendance, consciemment ou non, [...] à sauvegarder ses propres intérêts auprès d'un petit cercle de confidents. C'est la loi d'airain de l'oligarchie. C'est pourquoi le pouvoir donné aux niveaux supérieurs doit être évalué et, si nécessaire, relocalisé.” Quant à lui, Tom Garcia argue que “la gauche flamande, en opposition à la N-VA est devenue très belgiciste. Elle ne veut pas critiquer le mauvais fonctionnement du niveau fédéral belge, par peur d’être assimilée aux nationalistes flamands, majoritairement de droite. Alors, elle laisse faire, et s’enferme elle-même dans un certain conservatisme. Dorénavant, nous devons prouver que ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux. Ce qui nous paraît important, c'est que la Flandre soit gouvernée par et au service de ses habitant·es.”

Le président du parti socialiste dans “The masked singer” (© Capture d’écran Instagram) :

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Au-delà du fond, une certaine dérive médiatique s’observe depuis quelques mois dans la gauche traditionnelle flamande, avec notamment le jeune président socialiste du Vooruit – Conner Rousseau, 30 ans – qui n’hésite pas à participer à des émissions de divertissement peu cérébrales, telles que “The masked singer“, sur la chaîne privée VTM. Par ailleurs, le congrès du parti se tiendra en juin 2023 dans… un parc d’attractions (Plopsaland), continuant de jeter un certain scepticisme sur une partie de l’opinion publique. Peut-être une opportunité historique pour Vista de dépasser les partis traditionnels, en perte de
vitesse et de repères ? L’avenir nous le dira probablement.

Quid de Bruxelles dans la nouvelle construction belge ?

C’est l’éternelle question que l’on nous renvoie, quand on parle de l’autonomie flamande”, rétorque Tom Garcia, avant de tempérer. “Mais cette interrogation est tout à fait légitime. Car cette ville est bien le nœud qui lie encore les francophones et les néerlandophones de ce pays, aussi bien d’un point de vue institutionnel que pour les réalités humaines ou sociales”. Créée en 1989 à travers l’association de la Ville de Bruxelles avec ses dix-huit communes périphériques, la Région de Bruxelles-Capitale est l’une des principales entités fédérées du pays. Les Communautés francophone (dénommée depuis 2011 “Fédération Wallonie-Bruxelles”) et néerlandophone (fusionnée avec la Région flamande) interviennent de manière concomitante sur ce petit territoire faisant moins de quinze kilomètres de large.

C’est une erreur historique d’avoir fait de l’agglomération bruxelloise une Région à part entière. Il faut néanmoins arrêter de ressasser de vieilles rancœurs” souligne Tom Garcia. Autrefois presque intégralement néerlandophone, Bruxelles a connu au cours du XIXème siècle une vague de francisation, alimentée notamment par l’élite francophone du nouvel État belge. Aujourd’hui, Bruxelles est une ville multiculturelle où toutes les langues sont parlées, et où les néerlandophones sont moins de cinquante mille, pour une population globale de plus d’un million deux-cent mille personnes. Elle présente aussi la spécificité d'être intégralement enclavée dans la Flandre. “Pour la droite nationaliste, Bruxelles reste une ville flamande et a pour vocation d’intégrer un jour le giron de la Région flamande. Pour nous, c’est aberrant de penser cela. Désormais, la réalité est différente, et Bruxelles doit rester une entité séparée”. Ce n’est pas le point de vue officiel du parti, mais Tom Garcia s’interroge : “En cas de divorce, peut-être pourrait-elle devenir une sorte de Washington DC à l’européenne ?

Le complexe État belge expliqué en cinq minutes (© YouTube @ijbxl) :

L’autonomie est une logique qui s’applique à soi-même, mais qui vaut également pour les autres, dans le respect de la singularité de chaque entité, estime Tom Garcia. “Pour proposer un chemin progressiste et réaliste vers une profonde évolution institutionnelle, il faut comprendre les réalités contemporaines de la Belgique. Laisser Bruxelles tracer sa voie de manière autonome, sans la Flandre, c’est aussi pour le mouvement flamand une manière de s’affranchir d’une situation inextricable qui bloque tout changement d’ampleur. La Flandre peut vivre et grandir sans Bruxelles.

Et la Wallonie, dans tout cela ? “L’autonomisation des Régions pourrait donc permettre à Bruxelles - mais également à la Wallonie - de repenser leurs politiques. Je ne veux pas rentrer dans les clichés, car il existe de nombreux élus courageux en Wallonie. Mais le milieu politique belge francophone semble néanmoins englué dans une approche souvent clientéliste, avec une gestion de l’argent public parfois douteuse. En Wallonie, ils n’ont aucune raison de changer, puisqu’au final, l’État fédéral sera toujours là pour financer ou combler certains budgets. Ce fédéralisme mal construit, où les Régions sont trop peu responsabilisées, entretient le statu quo et une gouvernance fréquemment défaillante.”

Un avenir politique conditionné à de multiples facteurs

Aujourd’hui, après des décennies d’hégémonie du PS (Parti Socialiste, social-démocrate), souvent talonné par le MR (Mouvement Réformateur, libéral, qui prend des accents populistes de droite depuis la présidence de Georges-Louis Bouchez), l’espace belge francophone connaît l’émergence d’une nouvelle force : le PTB (Parti du Travail de Belgique, marxiste et anti-capitaliste). Celui-ci possède dix députés au parlement wallon, presque la moitié de ceux obtenus par le prépondérant PS aux dernières élections de 2019. Le parti plaide pour un changement radical de gestion et pour le transfert de compétences… des Régions vers l’État fédéral, soit une recentralisation du pays. Fait unique dans le paysage politique belge, le PTB est le seul parti à être structurellement présent des deux côtés de la frontière linguistique (en néerlandais : PVDA), où là aussi, il fait des scores non négligeables (quatre députés au parlement flamand). À l’avenir, en Flandre, le développement d’un discours autonomiste progressiste pourrait donc être percuté par cette autre parole de gauche, réclamant une Belgique plus unitaire, dans “l’intérêt des travailleurs”, comme le clame le PTB.

Raoul Hedebouw, président du PTB/PVDA (© PTB) :

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La charte de VISTA balaye ce problème : “Les partis aux deux extrêmes du spectre politique (ndlr. Vlaams Belang et PTB/PVDA) ont le vent en poupe, alimentés par les médias sociaux hautement polarisants et aidés par le fait qu'ils ne devraient de toute façon jamais assumer leurs responsabilités. Les électeurs qui ne trouvent plus ce qu'ils recherchent dans les partis du centre et qui ne veulent pas opter pour les extrêmes n'ont aujourd'hui aucune alternative viable. Cela s'applique certainement à ceux qui se considèrent flamands et progressistes. Il n'y avait plus de parti qui combinait une vision progressiste de la vie avec une approche régionaliste.” VISTA compte donc muscler son discours dans les prochains mois, à l’approche des futures élections. Le parti veut développer un programme offensif, qui articule droits sociaux, progrès humain et obtention de nouveaux leviers pour le peuple flamand, de manière inclusive et avec une approche civique.

Nelly Maes, une figure emblématique de l’aile gauche du mouvement flamand, ancienne députée européenne, dénommée “Rooie Nelly” (Nelly la rouge), a adoubé VISTA, à travers une lettre ouverte publiée en Avril 2023. Elle y constate que “le fossé entre riches et pauvres se creuse, la crise climatique provoque sécheresses et inondations, et la guerre est à nouveau sur le territoire européen. La Flandre est une région économiquement forte”, avec un rôle majeur à jouer face à ces défis. “La fuite vers l'extrême gauche ou la droite ne m'attire pas. Je suis donc politiquement sans abri, comme beaucoup d'anciens électeurs de la Volksunie qui se situent à gauche du centre. Il doit y avoir un autre parti pour lequel nous, Flamands, pouvons voter en toute confiance en vue de l'avenir de notre communauté.

L’ancienne présidente de l’ALE/EFA, Nelly Maes, à propos de l’autodétermination (@YouTube @EUPARTYEFA) :

Porté par un enthousiasme communicatif, Tom Garcia conclut ces échanges de manière optimiste : “Beaucoup de travail reste à faire, mais de nombreuses personnes très intéressantes convergent actuellement vers VISTA. Nous aspirons à une société dans laquelle chacune et chacun aura la possibilité de réaliser son plein potentiel, au sein d’une communauté réellement maîtresse de ses moyens et de son avenir”.

Cette appétence pour une Flandre plus à gauche et plus forte, dans une Belgique moins empâtée, trouvera-t-elle un écho auprès de la population flamande ? Rendez-vous en 2024, une année charnière avec pas moins de trois élections. S’y joueront beaucoup d’enjeux clés, dans une Flandre à la fois fracturée et indécise sur son avenir. Car nombre de Flamand·es oscillent encore entre une mélancolique “belgitude” (aujourd’hui surannée, avec la fin de ce que l’on appelait “la Belgique à papa”), l’indifférence et une prise de conscience du fait flamand et de ses multiples potentialités. VISTA, lucide sur ces contradictions, espère s’affirmer comme le prochain démultiplicateur des dynamiques flamandes, tout en s'attaquant aux inégalités économiques et sociales.

 

Aurélien Boulé Fournier